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Genèse d'une icône: la Communion des Apôtres - technique iconographique - Iconographie orthodoxe -> Genèse d'une icône: la Communion des Apôtres (technique iconographique) Je dus un jour créer une icône de la Communion des Apôtres qui satisfasse plusieurs exigences : la première était le goût de mon commanditaire qui aimait particulièrement celle qu’Ouspensky avait peinte. la seconde était le format imposé par la place de cette icône dans l’iconostase, un triple carré, 90 x30 cm, un format très allongé et peu habituel. la troisième était le respect de mon style plus byzantin que slavon. L’icône d’Ouspensky était faite de deux parties et s’insérait en ogive au-dessus d’une porte royale. C’est sur le seuil du sanctuaire, symbole de l’entrée du Royaume de Dieu, que s’accomplit la communion des fidèles, c’est pourquoi cette icône a sa place au dessus de la porte royale, elle représente l’Eucharistie. C’est la transposition liturgique de la Cène,  « le Christ Lui-même » écrit Ouspensky « donne la communion aux apôtres : d’un côté Il leur tend le Pain, de l’autre la Coupe. Cette représentation double exprime que la communion doit avoir lieu sous les deux espèces. L’image de la communion des apôtres souligne le ministère du Christ – souverain Sacrificateur ; ce ministère est exprimé ici directement par Ses actions sacerdotales » (in Théologie de l’icône, 251) La Tradition a retenu cette représentation un peu surprenante, une même image ayant le pouvoir de montrer deux moments séparés dans le temps, alors que symboliquement ils ne forment qu’un seul événement. On en trouve un bel exemple au Mont Athos, au monastère de Stavronikita. Il est possible qu’Ouspensky se soit inspiré de cette fresque pour sa composition, en la simplifiant. Le format dans lequel il travaillait, ne lui permettait pas de figurer l’arrière plan architectural, ce choix me sembla d’autant plus judicieux qu’il conférait un caractère plus intemporel à l’icône. Chaque Eucharistie fait revivre cette scène inaugurale, elle est à la fois la même et toujours nouvelle. Je fis donc un dessin sur papier, dans un format homothétique au format final , en m’inspirant de ces deux compositions. Le format très allongé imposait une redistribution des personnages dans la longueur. Je pense aujourd’hui, avec le recul, que la table aurait gagné à être réduite en taille, moins longue, tendant vers le carré, le Christ plus droit de façon à occuper moins d’espace et à laisser les apôtres se déployer plus librement pour accéder à Lui… à voir… Ce dessin je l’ai agrandi et je l’ai reporté sur mon panneau, j’ai passé un léger lavis d’ocre jaune, le premier encollage avant de faire le bol et de poser l’or. Le bol coloré chante sous la dorure et avec le temps finit par affleurer, donnant à l’or un reflet chaud agréable à l’œil. J’ai doré le panneau avec de l’or 31g de chez Dauvet, le meilleur sur le marché français, mais il laisse voir ses bords comme un carrelage… Dauvet, batteur d’or depuis 1834 ! Puis j’ai commencé à peindre mon icône. .. La voici finie : Elle a trouvé sa place sur l’iconostase d’une belle petite église en Belgique… Marie Lavie haut © Copyright 2004-2023 Marie Lavie - All Rights Reserved.